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“Je voudrais juste savoir comment va mon père”
Stéphanie a tout pour être heureuse : un mari qui l'aime, un travail et une jolie maison. Pourtant, l'essentiel manque à ce tableau idyllique... "Je voudrais juste savoir comment va mon papa", lâche-t-elle doucement. Elle n'avait qu'une dizaine d'années lorsque ses parents ont divorcé en 1986. La garde de Stéphanie, fille unique, est confiée à sa maman, mais son papa obtient un droit de visite régulier, que les parents décident intelligemment d'étendre à leur gré. "Au début il venait me chercher presque tous les week-ends. Et même dans la semaine, s'il en avait envie, il passait me voir chez ma maman, ou m'emmenait en balade", se souvient Stéphanie.
Au début, Jean-Claude Deur réside toujours dans la maison du couple à Auxon-Dessus. Très vite, il se résoud à la vendre, pour payer les dettes qui s'accumulent. "Le seul défaut qu'il avait, c'est qu'il était trop gentil. Il était capable d'aller manger avec une vingtaine de collègues au resto, et de payer l'addition, sans se demander de quoi il allait vivre ensuite. Et c'était comme ça depuis toujours", témoigne son frère Guy, de deux ans son cadet.
Après le départ de sa femme qui canalisait ses élans de générosité sans limite, Jean-Claude va très vite sombrer, entraîné par sa propension à se laisser influencer. Malgré tout, une constante régit sa vie : sa fille Stéphanie. "Il venait toujours me chercher. Il avait pris un appartement rue du Chasnot, et son intérieur était toujours impeccable", témoigne Stéphanie.
Un mercredi d'avril 1990, Jean-Claude sonne chez son ex-épouse, et annonce à sa fille qu'il part pour Annemasse, où il a trouvé du travail. En juin, il lui donne rendez-vous un samedi à la gare Viotte. "Il m'a appelée pour me dire qu'il venait passer le week-end avec moi. J'étais tellement contente !" se rappelle Stéphanie. Elle attendra toute la journée sur le quai de la gare, que tous les trains arrivent, sans jamais en voir descendre son papa. "Il nous avait envoyé une carte pour nous dire qu'il venait retrouver Stéphanie à Besançon, et qu'ils viendraient nous voir tous les deux", confirme Guy. Depuis ce jour, plus rien. Jean-Claude est également signalé disparu par son employeur à Annemasse.
Fin 1992, en sortant de ses cours, Stéphanie aperçoit un sans-abri sous un porche de la rue Battant. "J'ai tout de suite reconnu ses yeux, si bleus, et sa cicatrice sur le nez. Je suis allée vers lui sans me poser de question, je l'ai emmené aux douches publiques, je lui acheté une doudoune et un sac de couchage, et je lui ai donné le reste de mon argent. Je lui ai donné rendez-vous le lendemain, mais il a disparu", explique Stéphanie. Depuis, elle n'a jamais cessé de le chercher. "Longtemps j'allais rue Battant tous les samedis pour demander de l'aide aux SDF. Mais ils se protègent entre eux. Pourtant, tout ce que je veux, c'est savoir comment il va", ajoute Stéphanie.
La jeune femme a conscience que cette disparition peut être un choix, qu'elle respecterait. "Je ne veux pas perturber sa vie, ni lui demander des comptes, et je comprendrais même qu'il ne veuille plus me voir. Je veux juste savoir qu'il est en vie, et qu'il va bien", affirme Stéphanie.
De dépressions en échecs de maternité, elle sait que la clé de son bien-être est dans l'aboutissement de ses recherches. "Certains évenements sont tellement difficiles à vivre : je l'ai espéré à chaque minute le jour de mon mariage en 1999, je vis Noël, la fête des pères et les anniversaires dans les larmes. Le trouver, c'est continuer à vivre", ajoute-t-elle.
Les dernières informations qu'elle ait lui ont confirmé que pour l'Etat français, il n'apparaît dans aucun registre des décès.
"Au début on ne s'est pas trop inquiété. On pensait qu'il avait envie de prendre l'air. Mais maintenant c'est difficile, surtout pour Stéphanie. Elle était tout pour lui, elle était sa raison d'être. On ne comprend pas", commente Guy. Jean-Claude fêtera ses 59 ans le 30 septembre prochain. Egalement surnommé "Kéké" ou "Bourel", il a les yeux bleus, une cicatrice sur le nez, les cheveux probablement grisonnants, et une corpulence moyenne (1,65m).
En cette période de fête des pères, si vous pouvez donner des nouvelles de son papa à Stéphanie, contactez-la au 06 33 37 63 20.
Au début, Jean-Claude Deur réside toujours dans la maison du couple à Auxon-Dessus. Très vite, il se résoud à la vendre, pour payer les dettes qui s'accumulent. "Le seul défaut qu'il avait, c'est qu'il était trop gentil. Il était capable d'aller manger avec une vingtaine de collègues au resto, et de payer l'addition, sans se demander de quoi il allait vivre ensuite. Et c'était comme ça depuis toujours", témoigne son frère Guy, de deux ans son cadet.
Après le départ de sa femme qui canalisait ses élans de générosité sans limite, Jean-Claude va très vite sombrer, entraîné par sa propension à se laisser influencer. Malgré tout, une constante régit sa vie : sa fille Stéphanie. "Il venait toujours me chercher. Il avait pris un appartement rue du Chasnot, et son intérieur était toujours impeccable", témoigne Stéphanie.
Un mercredi d'avril 1990, Jean-Claude sonne chez son ex-épouse, et annonce à sa fille qu'il part pour Annemasse, où il a trouvé du travail. En juin, il lui donne rendez-vous un samedi à la gare Viotte. "Il m'a appelée pour me dire qu'il venait passer le week-end avec moi. J'étais tellement contente !" se rappelle Stéphanie. Elle attendra toute la journée sur le quai de la gare, que tous les trains arrivent, sans jamais en voir descendre son papa. "Il nous avait envoyé une carte pour nous dire qu'il venait retrouver Stéphanie à Besançon, et qu'ils viendraient nous voir tous les deux", confirme Guy. Depuis ce jour, plus rien. Jean-Claude est également signalé disparu par son employeur à Annemasse.
Fin 1992, en sortant de ses cours, Stéphanie aperçoit un sans-abri sous un porche de la rue Battant. "J'ai tout de suite reconnu ses yeux, si bleus, et sa cicatrice sur le nez. Je suis allée vers lui sans me poser de question, je l'ai emmené aux douches publiques, je lui acheté une doudoune et un sac de couchage, et je lui ai donné le reste de mon argent. Je lui ai donné rendez-vous le lendemain, mais il a disparu", explique Stéphanie. Depuis, elle n'a jamais cessé de le chercher. "Longtemps j'allais rue Battant tous les samedis pour demander de l'aide aux SDF. Mais ils se protègent entre eux. Pourtant, tout ce que je veux, c'est savoir comment il va", ajoute Stéphanie.
La jeune femme a conscience que cette disparition peut être un choix, qu'elle respecterait. "Je ne veux pas perturber sa vie, ni lui demander des comptes, et je comprendrais même qu'il ne veuille plus me voir. Je veux juste savoir qu'il est en vie, et qu'il va bien", affirme Stéphanie.
De dépressions en échecs de maternité, elle sait que la clé de son bien-être est dans l'aboutissement de ses recherches. "Certains évenements sont tellement difficiles à vivre : je l'ai espéré à chaque minute le jour de mon mariage en 1999, je vis Noël, la fête des pères et les anniversaires dans les larmes. Le trouver, c'est continuer à vivre", ajoute-t-elle.
Les dernières informations qu'elle ait lui ont confirmé que pour l'Etat français, il n'apparaît dans aucun registre des décès.
"Au début on ne s'est pas trop inquiété. On pensait qu'il avait envie de prendre l'air. Mais maintenant c'est difficile, surtout pour Stéphanie. Elle était tout pour lui, elle était sa raison d'être. On ne comprend pas", commente Guy. Jean-Claude fêtera ses 59 ans le 30 septembre prochain. Egalement surnommé "Kéké" ou "Bourel", il a les yeux bleus, une cicatrice sur le nez, les cheveux probablement grisonnants, et une corpulence moyenne (1,65m).
En cette période de fête des pères, si vous pouvez donner des nouvelles de son papa à Stéphanie, contactez-la au 06 33 37 63 20.
Publié le mercredi 13 juin 2007 à 09h20