<< Les dernières actualités de Besançon
Homosexualité et adoption : réactions en chaîne
Mardi, le tribunal administratif de Besançon a enfin donné le droit d'adopter à un couple d'homosexuelles jurassiennes. Une décision qui met fin à onze ans de combats administratifs et juridiques. Mais qui ouvre la porte aux débats autour de la famille, avec des réactions pas toujours positives...
Du côté des heureux, il y a bien entendu les associations gay, qui demandent à ce que le gouvernement ou le Parlement valident par loi le droit d'adopter pour les couples homosexuels.
Cela permettrait de mettre fin à une certaine hypocrisie : "même si ce sont des célibataires qui produisent la demande d'agrément, la réalité est que ces célibataires vivent souvent en couple, et parfois en couple homosexuel" a rappelé Philippe Castel, le porte-parole de l'interassociative lesbienne, gaie, bi et trans Inter-LGBT.
Le PCF se réjouit également de cette "première victoire pour l'égalité des droits des personnes". Il "espère que cette décision fera jurisprudence en France et dans tous les pays de l'Union européenne".
Le PCF affirme en outre qu'il "se bat depuis plusieurs années pour l'égalité pleine et entière de tous les couples face à la parentalité. L'ouverture du mariage à tous et toutes, le statut de co-parent, le droit à l'insémination artificielle sont autant de batailles à poursuivre pour l'avenir".
Le député-maire Vert Noël Mamère a lui aussi salué cette "grande victoire". En 2004, il avait symboliquement célébré un mariage entre deux hommes dans sa mairie de Bègles (Gironde).
Noël Mamère a profité de ce "pas très important" pour régler quelques comptes avec un gouvernement aux idées un peu trop traditionnelles : "il serait temps que les politiques sortent de leur frilosité et de ces représentations stupides de la famille. [...] Je suis sûr qu'une partie de la majorité est favorable à l'adoption par les couples homosexuels, mais elle est piégée par la démagogie du gouvernement et son braconnage sur les terres du FN du gouvernement", critique M. Mamère en se référant aux récents débats sur la castration physique et l'identité nationale.
Une demande à laquelle a fait écho le député PS Patrick Bloche.
Le gouvernement en revanche est loin de se réjouir de la décision du tribunal administratif de Besançon.
Quelques heures à peine après la fin du jugement, le ministre de l'éducation Luc Chatel répétait que le gouvernement n'était "pas favorable" à l'adoption d'enfants par les couples homosexuels.
La présidente du Conseil supérieur de l'adoption Michèle Tabarot a d'ailleurs souligné mardi que le feu vert accordé par la justice à cette enseignante homosexuelle pour une adoption signifiait seulement que l'enfant concerné n'aurait "qu'une seule mère adoptive". "Dans l'affaire en question, il n'y aura qu'une mère adoptive et sa compagne restera un tiers vis-à-vis de l'enfant", a-t-elle fait valoir.
Mme Tabarot a par ailleurs rappelé "qu'un projet de loi sur l'autorité parentale et le droit des tiers est annoncé".
"C'est dans ce cadre que des réponses aux difficultés rencontrées par les beaux-parents mais aussi les couples de même sexe pourront être apportées car la future réforme de l'adoption ne remettra pas en cause le principe selon lequel seuls les célibataires et les couples mariés peuvent adopter", a-t-elle ajouté.
C'est le Front National qui s'est montré le plus virulent contre l'adoption par des homosexuel(le)s. Il a même appelé à interjeter "immédiatement" appel.
Dans un communiqué, Marine le Pen, vice-présidente du FN, écrit, après cette "scandaleuse décision" : "ainsi donc, sans que les Français ni leurs représentants élus n'en aient décidé, sur simple décision d'une instance européenne et de la Halde, structure technocratique sans légitimité démocratique, on assiste à un bouleversement du droit de la famille".
Bien loin de ces débats entre politiques, les jurassiennes Emmanuelle et Laurence fêtent leur victoire et se préparent à (enfin) accueillir un enfant. Elles n'ont jamais voulu cette surexposition médiatique : leur seul désir était de pouvoir aimer un enfant en toute légalité.
Un rêve qui devrait bientôt être exaucé...
Laure Godey
Du côté des heureux, il y a bien entendu les associations gay, qui demandent à ce que le gouvernement ou le Parlement valident par loi le droit d'adopter pour les couples homosexuels.
Cela permettrait de mettre fin à une certaine hypocrisie : "même si ce sont des célibataires qui produisent la demande d'agrément, la réalité est que ces célibataires vivent souvent en couple, et parfois en couple homosexuel" a rappelé Philippe Castel, le porte-parole de l'interassociative lesbienne, gaie, bi et trans Inter-LGBT.
Le PCF se réjouit également de cette "première victoire pour l'égalité des droits des personnes". Il "espère que cette décision fera jurisprudence en France et dans tous les pays de l'Union européenne".
Le PCF affirme en outre qu'il "se bat depuis plusieurs années pour l'égalité pleine et entière de tous les couples face à la parentalité. L'ouverture du mariage à tous et toutes, le statut de co-parent, le droit à l'insémination artificielle sont autant de batailles à poursuivre pour l'avenir".
Le député-maire Vert Noël Mamère a lui aussi salué cette "grande victoire". En 2004, il avait symboliquement célébré un mariage entre deux hommes dans sa mairie de Bègles (Gironde).
Noël Mamère a profité de ce "pas très important" pour régler quelques comptes avec un gouvernement aux idées un peu trop traditionnelles : "il serait temps que les politiques sortent de leur frilosité et de ces représentations stupides de la famille. [...] Je suis sûr qu'une partie de la majorité est favorable à l'adoption par les couples homosexuels, mais elle est piégée par la démagogie du gouvernement et son braconnage sur les terres du FN du gouvernement", critique M. Mamère en se référant aux récents débats sur la castration physique et l'identité nationale.
Une demande à laquelle a fait écho le député PS Patrick Bloche.
Le gouvernement en revanche est loin de se réjouir de la décision du tribunal administratif de Besançon.
Quelques heures à peine après la fin du jugement, le ministre de l'éducation Luc Chatel répétait que le gouvernement n'était "pas favorable" à l'adoption d'enfants par les couples homosexuels.
La présidente du Conseil supérieur de l'adoption Michèle Tabarot a d'ailleurs souligné mardi que le feu vert accordé par la justice à cette enseignante homosexuelle pour une adoption signifiait seulement que l'enfant concerné n'aurait "qu'une seule mère adoptive". "Dans l'affaire en question, il n'y aura qu'une mère adoptive et sa compagne restera un tiers vis-à-vis de l'enfant", a-t-elle fait valoir.
Mme Tabarot a par ailleurs rappelé "qu'un projet de loi sur l'autorité parentale et le droit des tiers est annoncé".
"C'est dans ce cadre que des réponses aux difficultés rencontrées par les beaux-parents mais aussi les couples de même sexe pourront être apportées car la future réforme de l'adoption ne remettra pas en cause le principe selon lequel seuls les célibataires et les couples mariés peuvent adopter", a-t-elle ajouté.
C'est le Front National qui s'est montré le plus virulent contre l'adoption par des homosexuel(le)s. Il a même appelé à interjeter "immédiatement" appel.
Dans un communiqué, Marine le Pen, vice-présidente du FN, écrit, après cette "scandaleuse décision" : "ainsi donc, sans que les Français ni leurs représentants élus n'en aient décidé, sur simple décision d'une instance européenne et de la Halde, structure technocratique sans légitimité démocratique, on assiste à un bouleversement du droit de la famille".
Bien loin de ces débats entre politiques, les jurassiennes Emmanuelle et Laurence fêtent leur victoire et se préparent à (enfin) accueillir un enfant. Elles n'ont jamais voulu cette surexposition médiatique : leur seul désir était de pouvoir aimer un enfant en toute légalité.
Un rêve qui devrait bientôt être exaucé...
Laure Godey
Publié le jeudi 12 novembre 2009 à 10h07